Et après avoir ambarqué le canoë de Ripitchip, la chaloupe s'éloigna du Passeur d'Aurore à la rame sur le tapis de nénuphare qui s'étendait à l'infini. Pour saluer leur départ avec honneur, le Passeur d'aurore hissa tous ses drapeau et arbora tous ses boucliers au-dehors. De là ou ils étaient au milieu des nénuphares le navire leur parut grand, gros et rassurant. Et avant même de l'avoir perdu de vue, ils le vire virer de bord et commencer à s'éloigner lentement à force de rames.
Pourtant, Lucy, bien qu'elle ait versé quelque larmes, n'en fut pas aussi afféctée qu'on aurait pu s'y attendre. La lumière, le silence, le parfum entetant de la Mer d'Argent et même d'une façon bizarre la solitude elle-même était trop enthousiasmant. Il n'était pas nécessaire de ramer, car le courant les entraînaient vers l'est avec constance. Aucun d'eux ne mangea, aucun d'eux ne dormit. Toute cette nuit et tout le jour qui suivit ils glissèrent vers l'est, et quand pointa l'aube du troisième jour Ils virent devant eux une merveille c'était comme si une muraille s'élevait entre le ciel et eux, une muraille d'un gris verdâtre, tremblante et frissonante. Puis le soleil se leva, et son premier rayon leur parvint à travers, sa lumière transformé en splendide couleurs d'arc-en-ciel. Ils comprirent alors que la muraille était en réalité une longue, une haute vague, une vague fixée définitivement à la même place comme on peut souvent le voir au bord d'une chute d'eau.>
Voilà un extrait de ce dont je vous parlais, ça ce trouve dans le livre V, L'odyssée du Passeur D'Aurore.