Ton point de vue illustre tout simplement un point de vue cartésien extrémiste et les première étapes de la théories du deuil.
Comprends par là que la dissociation de l'Homme et de la Nature proné par Descartes et ses sucesseurs n'avait pas tant pour but de faire de l'Homme un être extra-naturel mais de l'affranchir de la religion et de la scolastique (philosophie faisant le lien entre le christianisme et la philosophie aristotélicienne). Seulement un passage a ouvert la porte à certaines dérives :
« [...] Au lieu de cette philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles, on en peut trouver une pratique, par laquelle, connoissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux, et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connoissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature. »
Ensuite pour rebondir sur les étapes du deuil, je rappelle que les travaux d'Elisabeth Kübler-Ross font retenir cinq étapes d'un deuil.
Choc, déni : Cette courte phase du deuil survient lorsqu'on apprend la perte. C'est une période plus ou moins intense où les émotions semblent pratiquement absentes. C'est en quittant ce court stade du deuil que la réalité de la perte s'installe.
Colère : Phase caractérisée par un sentiment de colère face à la perte. La culpabilité peut s'installer dans certains cas. Période de questionnements.
Marchandage : Phase faite de négociations, chantages...
Dépression : phase plus ou moins longue du processus de deuil qui est caractérisée par une grande tristesse, des remises en question, de la détresse. Les endeuillés dans cette phase ont parfois l'impression qu'ils ne termineront jamais leur deuil car ils ont vécu une grande gamme d'émotions et la tristesse est grande.
Acceptation : Dernière étape du deuil où l'endeuillé reprend du mieux. La réalité de la perte est beaucoup plus comprise et acceptée. L'endeuillé peut encore vivre de la tristesse, mais il a retrouvé son plein fonctionnement. Il a aussi réorganisé sa vie en fonction de la perte.
Les cartésiens, les capitalistes sont actuellement aux premières phases de leur deuil, celui qui consiste à se dire que l'Homme a sa part dans des bouleversements de notre environnement et qu'il serait sage de s'en inquiéter puisque nous faisons aussi partie de celui-ci et qu'on ignore encore quelles pourront être les conséquences de ces changements.
Le Choc : à mon avis, cette étape est déjà passée depuis moins de 10 ans. On parle de plus en plus d'écologie, bien plus depuis l'an 2000 qu'après 1992.
Le Déni : illustré par certaines théories qui souhaitent relativiser l'impact de l'Homme sur l'environnement et rappellent les nombreux bouleversements qui ont accompagné le passage d'une ère à une autre, avec des phases intenses de disparition d'espèce. Pour moi, cela s'apparente aussi au marchandage : "oui, des espèces disparaissent, la mer monte, mais c'était déjà comme ça avant nous".
La Colère : chez un certain nombre, il y a une colère contre les générations qui ont précédé et pollué, profité des 30 Glorieuses. Pour d'autres, c'est les écolos qui sèment la discorde (phase de déni toujours)...
Je réponds sur le fond de tes remarques très intéressantes :
Ensuite, je tiens tout de même à rappeler que tous les scientifiques ne sont pas d'accord sur l'origine du réchauffement climatique. Certes, on trouve aussi des pseudo historiens qui nient l'holocauste, mais là, c'est plus sérieux et apolitique. Prenons un exemple: on a recouvert dans une grotte en France des peintures préhistoriques. Sauf que cette grotte se situe désormais à 14 mètres sous la mer. Si bien que la mer a monté, sans que se soit provoqué par l'homme. Bref, tout ça pour dire que le réchauffement climatique ...
Le problème n'est pas de savoir s'il va y avoir montée des eaux à cause de l'Homme. Le problème est qu'un certain nombre de gens croient qu'on soulève la question dans un but de flagellation publique. Flagellation de nos modes d'existences, de nos modes de consommation. Le problème comme l'a montré le film c'est de prendre conscience de ce phénomène de montée des eaux et des températures, de noter les causes plausibles (émission de gaz à effets de serre), les conséquences (inondatons des zones cotieres et sous le niveau de la mer... par exemple aux Pays Bas, problèmes à venir d'approvisionnement en eau, canicules...). Les activités humaines ne sont peut-être pas la cause, mais elles en sont le catalyseur.
Oui, j'ai vu le film. Et je commence à en avoir marre de ces personnes qui estiment que tout est de notre faute. Nous polluons que dale comparé au milliard d'indiens, aux grosses berlines ricaines ou aux mines de charbon chinoises, un changement de notre part ne nous fera pas plus avancer.
Le problème des changements climatiques ne s'aborde pas à un niveau "local" mais du point de vue "mondial". En cela la mondialisation peut pour une fois être une bonne chose puisqu'un changement des modes de consommation et de production peut être envisageable du point de vue mondial. Le débat à la fin du documentaire sur France 2 a bien mis en lumière que les chinois et les indiens commencent eux aussi à s'intéresser à la question, puisqu'ils subissent eux aussi ses problèmes, notamment avec les eaux impropres à la consommation, l'assèchement de lacs, les inondations, coulées de boue etc... Nous autres européens ne sommes pas responsables de tout, mais nous avons aussi notre part et on n'avancera pas le schmilblick en se rejettant la balle.
On nous annonce partout que d'ici 50 ans, un certain pourcentage d'espèces aura disparu. Et alors ? La nature fonctionne comme cela. Je vous rappelle que de tout temps, des espèces ont disparu, alors quelques unes de plus ...
Je ne comprends pas cette obstination de notre temps de vouloir préserver la Terre exactement comme elle est maintenant. La planète change, évolue, et bien tant mieux !
Qui nous dit que cette évolution de la planète ira dans le bon sens pour l'Homme, pour ces conditions de subsistance ? La question n'ets pas que de s'apitoyer sur la mort des oursons blancs mais aussi de savoir si ces perturbations auront un impact durect sur nos conditions de vie.
Et oui, il parait évident que le film Home a joué un très, très grand rôle pour les élections. Cela peut indiquer deux choses:
- une partie des français adhère au mouvement écologique
- une partie des français a été influencée par un film. Et ça, c'est grave
Les sondages montraient depuis plusieurs semaines une montée progressive de la liste Europe Ecologie. Il est probable que plusieurs choses aient joué :
* une campagne bien menée par Cohn-Bendit et co qui ont su trouvé l'intérêt l'opinion ou une partie en tout cas ;
* une forte abstention dans les milieux populaires, qui a fait croitre le pourcentage de vote des classes moyennes;
* la quête continuelle d'une alternative aux partis classiques PS et UMP par un électorat non satisfait et volage de fait : ceci est illustré depuis 2002 par la montée ponctuelle d'un troisième luron : FN en 2002, Modem en 2007, Verts en 2009.
Je ne suis pas sûr que le film ait eu un impact à 2 % près des électeurs (ce qui serait déjà beaucoup).
D'ailleurs en quoi cela serait inquiétant si un tel film pouvait influencer l'électorat ? Est-ce réellement pire que les promesses non tenues ou rixes puériles de nos élites ?
Je crois que les partis conventionnels ont intérêt à se demander pourquoi les électeurs ont préféré voté pour les Verts, plutôt que de rejeter ceci sur un caprice éphémère influencé soi-disant par un film.