Mon avis est un peu particulier.
Premièrement, je suis absolument contre la peine de mort, du moins de par chez nous, soit en Europe. Je ne permettrais pas de juger trop avant les autres cultures.
La plupart du temps, lorsque l'on veut justifier la mise à mort de quelqu'un, que cela soit pour des raisons pénales ou autres (exécution d'un chef politique/dictateur, etc...), on dit qu'il méritait (en vertu de ses crimes) cette sentence. Le mérite n'a rien à voir là-dedans, le droit à l'existence est... un droit. Le mérite dirige déjà bien suffisamment de domaines de notre vie comme ça sans être encore une condition du droit à exister. Je suis donc totalement opposé à tout argument relatif au mérite dans la cas de la mise à mort d'un être humain. Pour moi, le droit à l'existence (en opposition au mérite d'éxister) est constitutif de la culture/histoire européenne et fait donc partie de mon identité, de moi.
Je suis par contre favorable, dans la théorie, à la mise à mort d'un être humain pour des raison utilitaires, en ce sens que cela peut sauver la vie de nombreuses autres personnes, et ce de manière quasi sûre. Cela se rencontre assez peu souvent. Par exemple, dans le cas d'une prise d'otage et tout ce qui légitime défense -proportionnée- de soi ou d'un tiers. Dans la mesure oú il est possible de placer un multirécidiviste en détention à perpétuité, il n'est donc pas justifiable de le comdamner à mort.
Au niveau politique, disons que j'aurais été favorable à l'exécution d'Hitler pour hâter la fin de la deuxième guerre mondiale en Europe. Mais lorsqu'on élimine un leader politique, on en fait souvent qu'envenimer les choses. La politique israélienne en est l'illustration la plus connue. A noter que cela n'a rien à voir avec des questions de mérite. On élimine seulement un pion, indépendamment du fait qu'il soit ou non le plus 'méritant' pour la peine terminale. Mais ça reste très théorique, parce que ça ne marche pratiquement jamais, ça lance plutôt une espèce de cercle vicieux de la violence.
Certains dirons que le problème de l'assissinat utilitaire est hors-sujet par rapport à la 'peine' de mort. Mais souvent le deux se recoupent dans la pratique. Pensez au procès de Nuremberg, par exemple. On a éxécuté des Nazis sur le motif qu'ils méritaient la mort. Cela va à l'encontre du droit à l'existence. Je pense pourtant que cette 'assassinat' était justifié dans la mesure ou cette exécution a permis de désigner des coupables individuels plutôt que l'Allemagne en tant que peuple et nation. Cela a permis à l'Europe de pardonner à l'Allemagne, et de lancer la construction européenne qui a mis fin à un siècle et demi de conflits nationalistes (ceux qui ont été à l'origine des guerres les plus meurtrières de l'Histoire de l'humanité). Leur 'assassinat' a donc probablement contribué à éviter de nombreuses morts.
En ce qui concerne les autres cultures, il faut reconnaître une importance inégale donnée à l'existence en différents points du globe.
L'exemple le plus frappant m'a été rapporté par un ami médecin qui avait fait un stage au Cameroun à la fin de ses études. Il lui est arrivé un jour de demander à une infirmière de ballonner un nouveau-né qui ne respirait pas. Après trois pressions sur le ballon, l'infirmière a arrêté. Mon ami lui a demandé pourquoi, et elle a tout simplement répondu que c'était la fin de la journée et qu'elle était trop fatiguée. Mon ami à donc continuer à ballonner l'enfant lui-même pendant deux minutes, lui permettant ainsi de survivre. A ce qu'il m'a dit, ce genre de choses est assez courant au Cameroun. La vie d'un enfant, la taux de natalité étant très élevé, la pauvreté très développée et le système médical peu efficace, ne vaut pas grand chose. Pris dans ce contexte fermé, il est difficile de condamner l'infirmière. Les problèmes arrivent lorsque l'on relie ce contexte avec le notre... il y a comme une dissonance, surtout que nous ne sommes nous même pas entièrement innocents à cette différence de perspective.
Le même problème se pose partout. Comment condamner des gens qui vivent le jour le jour avec le terrorisme à leur porte (Israël), ou la criminalité (Etats-Unis)?
Enfn bref, j'ai voté contre.