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Qu'est ce que l'Homme ?

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Maître Rat:

--- Citation de: Ancalimë le 07 décembre, 2005, 18:35:43 ---Je vois en cours de philo que les matérialistes ont une vision de l'homme effrayante, pour eux ce n'est qu'un tas de matière, qu'un tas de phénomènes physico-chimiques... Je sais que l'on peut expliquer les sentiments par des connections électriques mais tout de même... Accepter cela c'est dire que la vie n'a aucun sens au final... Vous ne pensez pas qu'il y a quelque chose d'autre chez l'homme ?
--- Fin de citation ---

NON, étant un matérialiste convaincu je ne peux te donner aucune autre réponse. La vie, je dirais plutôt l'existence, n'a aucune finalité. C'est le gros problème des matérialistes. C'est quelques chose de dérangeant au premier abord, mais on peut s'en accomoder et en profiter.
Pour cela, je crois qu'il faut faire une différence entre ontologie et epistémologie. Pour un résumé, voir ici: http://home.mira.net/~andy/seminars/neville.htm
Ontologiquement, on peut tout à fait concevoir un monde totalement matériel reposant sur la danse folle de quelques particules, mais reconnaitre que pour le comprendre d'autres approches non-réductionistes sont plus intéressantes.
Tu sous-entends que les matérialistes prétendent 'expliquer' les sentiments par des connections électriques. C'est faux. Les matérialistes prétendent que les sentiments sont faits de connections électriques (ontologie)... mais pas qu'une explication basée sur ces derniers serait satisfaisante, ou suffisante (epistémologie).
C'est le problème du réductionisme. Suivant uniquement un point de vue ontologique, toute science devrait pouvoir être réduite à la physique. La sociologie peut être expliquée par la psychologie sociale, cett dernière par la psychologie, la psycho par la biologie, etc... D'un point de vue pratique et épistémologique, la connaissance demande une science différente pour chaque niveau d'analyse, sinon on ne comprend rien. Et comme la connaissance humaine ne limite pas à la Science, le tout devient très riche et le matérialisme moins effrayant. L'esprit humain est ainsi fait... on cherche un sens même en sachant qu'il n'y en pas, on finit par trouver qqch de potable et a y croire, tout en sachant que c'est faux.

Voici quelques refs sur le problème du réductionisme:
FRIEDMAN, Kenneth (1982). "Is inter-theoretic reduction feasible?". British Journal for the Philosophy of Science, Vol 33, pp. 17-40.
KINCAID, Harold (1986). "Reduction, explanation and individualism". Philosophy of Science, Vol 53, pp. 492-513.
Je vais essayer de voir si je ne peux pas trouver les versions pdf.

C'est aspect du problème avec le matérialisme. Il y en a beaucoup d'autres. La matérialisme a notamment de la peine à expliquer le cogito ergo sum. Un essais intéressant sur ce sujet à été tenté par le neurobiologiste Antonio Damasio: "Le sentiment même de soi". (Notez que Damasio s'oppose à Descartes sur deux points: 1) Descartes sépare l'esprit du corps, Damasio, en bon matérialiste, refuse de discocier les deux. 2) Descartes isole la partie rationnelle de l'esprit des emotions pour arriver à son CES, Damasio s'entend sur les liens entre cognition et émotions. Comme quoi l'analyse la plus froide n'est pas la matérialiste)

Il faut aussi éviter de faire des amalgames. Il n'y a pas un seul courant matérialiste. On peut par exemple trouver des matérialistes assez virulants aux Etats-Unis. Les athées s'y réclament souvent du matérialisme pour se défendre dans un pays ou la religiosité est parfois beaucoup plus forte qu'en Europe... inutile de vous citer un certain Président pour illustrer mes propos. ;) Mais le débât n'est pas aussi polarisé partout.

frenchteacher:
Dans un forum consacré à Tolkien, il me paraît évident qu'il faut commencer - mais cela ne donnera pas la réponse - par dire que l'homme est un être qui crée des mythes pour fournir des explications à ce qu'il ne connaît et ce qui lui fait peur.
@+

Chétór:
L'Homme est, selon moi, un être capable de penser par lui même et de réfléchir à ses actions. Il a conscience d'exister et aussi celle des notions de bien ou de mal. Bien entendu la perception de ces deux concepts diffère selon les Hommes et l'éducation qu'ils ont eu.

Un Homme est également un être vivant, qui a des besoins vitaux (manger, boire) ainsi que des désirs et des envies, ce qui je croit le différencie des animaux qui ne vivent généralement que pour satisfaire leurs besoins vitaux.

Pour finir je dirais qu'un Homme vit, pense, réfléchis, il se pose des questions, il mange, il boit, il éprouve des sentiments et tellement d'autres choses qu'il est, je crois, difficile de résumer ce qu'est l'Homme en un seul post.

Achaiah:
Je ne répondrai pas à ce sujet parceque d'aucuns diront que je suis misanthrope (et meme plus misandre) et, il ne serait donc pas bon que j'exprime mon point de vue à ce sujet; bien qu'en cette simple phrase, je l'exprime tout de meme!

Eleglin:
Le problème avec Descartes, c'est justement le "je pense donc je suis"

Est homme celui qui peut se définir, s'affirmer comme Homme. Mais qu'en est-il de celui qui, pour des raisons de handicap physiques ( muet ) ou morales ( notamment les enfants sauvages ex : Jean de l'Aveyron )  ne peuvent dire "Je" et donc exprimer le fait qu'il est un Homme ?

Doit-on se cantonner à une défintion stricte ou alors élargir à la capacité de s'affirmer dans des conditions normales, en extrapolant à une situation physiologique et physique normale..

mais dans ce cas-là, ne pourrions-nous simplifier à une définition physiologique ou bio-moléculaire ? et quelle serait cette définition de façon à ne pas exclure des personnes présentant à des anomalies physiologiques ou génétiques ?

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