
Je vais déjà répondre à un de tes arguments, question de temps...

Non que les autres soient hors propos, loin de là, je partage d'ailleurs certains de tes doutes.
Mais si il était revenu comme maiar, n'aurait-il pas eu le dessus sur le roi sorcier d'Angmar pendant la bataille des champs du pelennor?
Je suppose qu'il pourrait très bien suivre les directives des Valar qui, même s'ils envoient un maia en Terres du Milieu, ne veulent pas que ce dernier fasse trop de dégâts avec ses pouvoirs. Mais je ne crois pas que le problème soit là. Rien ne dit que Gandalf aie cherché à avoir le dessus. Si je me souviens bien:
Le seigneur des Nazgûl passa ainsi sous la voûte que nul ennemi n'avait jamais franchie, et tous fuirent devant sa face. Tous sauf un. Attendant là, silencieux et immobile dans l'espace précédant la Porte, se tenait Gandalf monté sur Gripoil [...].
-Vous ne pouvez entrer ici, dit Gandalf - et l'ombre énorme s'arrêta. Retournez à l'abîme préparé pour vous! Retournez! Tombez dans le néant qui vous attend, vous et votre Maître. Allez! [...]
-Vieux fou! dit [le Nazgûl]. Vieux fou! Mon heure est venue. Ne reconnais-tu pas la Mort quand tu la vois? Meurs maintenant et maudis en vain! Sur quoi, il leva haut son épée, et des flammes descendirent le long de la lame.
Gandalf ne bougea pas. Et, au même moment, loin derrière dans quelque cour de la cité, un coq chanta. Son chant était clair et aigu, insoucieux de toute sorcellerie et de toute guerre, saluant seulement le matin qui dans le ciel, bien au-dessus des ombres de la mort, venait aavec l'aurore.
Et comme en réponse s'éleva dans le lointain une autre note. Des cors, des cors, des cors. L'écho se répercuta faiblement sur les flancs sombres du Mindolluin. De grands cors du Nord, sonnant furieusement. Le Rohan arrivait enfin.

Je pense que l'attitude de Gandalf est bien différente de celle qu'il avait eue sur le pont de Khazad-dûm. Ici il ne cherche pas à affronter son ennemi. Il reste passif. Il dit simplement quele Nazgûl ne passera pas. Il le laisse le frapper, enfin presque. Je ne pense pas que c'est parce que son ennemi est plus fort. Cela serait le contraire du symbole de "résistance" et de "lutte jsuqu'à la fin" qu'il représente pour Minas Tirith et dans le livre en général. S'il avait simplement été plus faible, Gandalf aurait combattu jusqu'au bout. C'est à peu près ce qu'il a fait contre le Balrog, c'est ce qu'a fait Glorfindel contre un autre Balrog, et Fingolfin contre Morgoth. Dans ces situations on ne se laisse pas massacrer sans combattre.

Non, je pense plutôt qu'il se laisse faire parce qu'il sait à l'avance que le Rohan va arriver, et que la prophétie de Glorfindel va se réaliser. On le ressent bien dans les deux passages que j'ai mis en gras (le deuxième est amusant, il y a un double sens dans les paroles du Nazgûl). C'est pour ça que Gandalf ne bouge pas devant l'épée du Nazgûl.
Comment Gandalf sait-il cela. Peut être l'a-t-il vu dans le chant des Ainur et s'en souvient-il? Les Ainur ne se rappellent pas de tout le chant, mais les morceaux auxquels ils ont participé restent mieux ancrés dans leur mémoire, et métaphoriquement Olórin à participé à cette partie du chant, enfin il me semble. Un Istar, maia enfermé dans un corps humain, peut-il accéder à cette mémoire? Ce ne sont pas ses pouvoirs qui sont limités par son enveloppe corporelle, c'est son esprit en entier, non? Dure question. Mais je pense qu'elle est au coeur du problème. Toi même tu as noté un passage important à ce sujet:
J'ai oublié une bonne partie de ce que je croyais savoir et j'ai aussi appris beaucoup de choses que j'avais oubliées. Je peux voir beaucoup de choses très éloignées, mais beaucoup d'autres, proches, je ne les vois pas.
Evidemment les Ainur ne sont pas les seuls à avoir accès au futur... d'ailleurs la prophétie vient de Glorfindel. Mais l'explication n'est pas insensée non plus.