COURTE PAUSE
RESUME
Après l’épisode des Trolls, le moral de la troupe est au plus bas, Bilbo soupire de plus en plus après sa bouilloire, les Nains ont pris conscience du danger qui pouvait les guetter à tout moment et les provisions, malgré celles prises aux Trolls s’amenuisent. Heureusement Gandalf est à la recherche de la dernière Maison Simple à l’Ouest des Monts dans la vallée de Fondcombe ( Combe Fendue dans certaines éditions ) un lieu peuplé d’Elfes où la petite compagnie pourra faire une courte pause avant la traversée des Monts Brumeux. Les Nains et Bilbo sous la direction de Gandalf atteignent Fondcombe dans la soirée et sont accueillis par
les chansons espiègles des Elfes cachés dans les sous-bois. Puis ils pénètrent enfin dans la Dernière Maison Simple, demeure d’Elrond et havre de paix. Là ils apprennent que les épées volées aux trolls ont étés forgés par les Elfes et ne sont autres que Glamdring et Orcrist de Gondolin, le Marteau à Enemis, ancienne épée de Turgon, et le Fendoir à Gobelins. Puis alors que nous sommes la veille du solstice d’été, Elrond examine la carte de Thorïn au clair de lune et apparaissent alors des caractères en lettres lunaires qui donnent sous forme d’énigmes, de
nouvelles informations sur l’entrée de la Montagne. La compagnie, heureuse à cette nouvelle décide de prendre congé d’Elrond le lendemain, et repart, ressourcée et bien reposé grâce aux soins d’Elrond, vers l’Est pour entamer la traversée des Monts Brumeux.
Présentation des personnages et lieux
Fondcombe
Lors de leur aventure à la recherche du trésor oublié des Nains, Thorïn et ses acolytes, accompagnés de Bilbo et Gandalf, pénètrent un soir dans une vallée boisée où résonnent les chants légers des Elfes qui séjournent en ces lieux. Au milieu de cette vallée, au delà de la claire rivière qui la traverse, on peut apercevoir la Dernière Maison Simple à l’Ouest des Monts, la belle demeure d’Elrond. Fondcombe est un havre de paix à la garde des Elfes, hors du temps, et lieu de séjour pour quiconque de bonne foi qui souhaite se reposer ou étudier ou
tout simplement écouter de belles histoires.
“ Sa maison était parfaite que l’on aimât la nourriture, le sommeil, le travail, la narration d’histoires, le chant, ou que l’on préférât simplement rester assis à penser ou encore un agréable mélange de tout cela. Les choses mauvaises ne pénétraient pas dans cette vallée. “
Elrond
Lorsque la compagnie pénètre dans les sous bois de Fondcombe et arrive à la Dernière Maison Simple, elle y est accueillie par Elrond, le maître des lieux. Bilbo est tout de suite marqué par le visage noble et sans âge d’Elrond, et les Nains par tout le savoir qui émane de lui. Et pour cause, Elrond, Seigneur d’anciennes lignées, est le maître absolu du savoir et de la sagesse, et il est un grand ami des Elfes, des Dunedains et de Gandalf.
“ Il avait le visage aussi noble et beau qu’un Seigneur Elfe, la force d’un guerrier, la sagesse d’un mage ; il était aussi vénérable qu’un roi des Nains, aussi bon que l’été. “
COMMENTAIRE
Le temps
Pendant le 3eme chapitre, la compagnie poursuit son voyage à travers la Terre du Milieu, toujours sous la direction de Gandalf et le soleil fait de nouveau son apparition succédant à la tempête de la nuit des Trolls.
Il est étrange de remarquer que Tolkien a pour l’instant toujours crée un lien entre l’état d’esprit des personnages et le temps, ainsi lorsque Bilbo rencontre pour la première fois Gandalf et reçoit les nains à sa table, il fait beau, ce qui fait écho au ton comique et léger de ce premier chapitre. Pendant le deuxième chapitre, le temps s’assombrit jusqu’à devenir exécrable, tout comme l’aventure de Bilbo prend une autre tournure pour devenir plus sombre, plus dangereuse. Et à présent, le danger passé, il fait de nouveau beau, ce qui prévient aussi tous les événements heureux et agréables qui vont suivre. Mais l’idée d’une relation entre le temps et l’état d’esprit des personnages est à vérifier dans les chapitres suivants...
Les Elfes
Gandalf mène la compagnie dans la vallée de Fondcombe où ils sont accueillis par des voix joyeuses et légères qui entament un chant enfantin, ponctué d’éclats de rires et de remarques moqueuses sur Bilbo et les Nains.
Les Elfes décris ici sont assez différents de ceux qu’on a l’habitude de voir dans le SDA, beaucoup plus joyeux, espiègles voire insolents ( “ Faites attention à ce que Bilbo ne mange pas tous les gâteaux ! Il est trop gros pour passer encore dans les trous de serrures ! “ ) et ne paraissent pas tristes, las du monde et des bêtises des autres peuples, ni préoccupés par le départ des leurs, comme si rien de tout cela ne soit encore venu à l’esprit de Tolkien, peut être qu’il considérait à cette époque là les Elfes comme des sortes de “ fées “ espiègles et légères, à moins qu’il ait simplement voulu atténuer la tristesse des Elfes pour rester dans l’esprit d’un conte.... Par contre dans The Hobbit, Tolkien définit déjà les Elfes comme
des êtres doués d’une sagesse et d’un savoir exceptionnel ( “ Même les Nains assez braves comme Thorïn et ses amis les trouvent sots ( idée elle-même très sotte ) “ )
Les Elfes de The Hobbit, exactement comme Gandalf sont donc assez différents de ceux dont nous avons l’habitude dans le SDA, mais à l’inverse, la description que Tolkien fait de Fondcombe et d’Elrond est presque exactement la même dans le SDA...
Fondcombe, Bilbo, le comique.
A propos de Fondcombe plus généralement, c’est quand même remarquable un havre de paix tel que ça, une demeure parfaite pour étudier et se reposer, comme les grandes bibliothèques, je suppose que l’on retrouve là la passion de Tolkien pour les livres et les langues, peut être voyait-il en Fondcombe l’endroit idéal où finir ses jours, son paradis à lui... J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de choses derrière Fondcombe mais je ne vois pas quoi, avez vous un avis sur cela ?
Sinon, on peut noter qu’au fil du récit, Bilbo s’habitue et prend de plus en plus goût aux aventures, après la frayeur des Trolls, il s’aperçoit que les aventures même si elles ne sont pas toujours très confortables permettent de découvrir de nouveaux horizons, d’admirer des Montagnes et d’entendre des histoires d’autrefois de la bouche de ses compagnons. Puis la courte pause à Fondcombe, lui permet de voir des Elfes et plus encore d’examiner des cartes, de consulter des livres, d’entendre parler de runes... Tout ce qu’il faut pour satisfaire la curiosité de Bilbo. Ainsi au fil des chapitres, le petit Bilbo bourgeois et très prudent du début se transforme en voyageur qui dort à la belle étoile et se contente de peu de nourriture. Bilbo
est de plus en plus à l’aise au milieu de cette étrange compagnie et dans son rôle attitré de cambrioleur...
A part cela et pour finir, le comique est toujours bien évidemment présent, accentué surtout lors de l’arrivée à Fondcombe et des chants moqueurs des Elfes, et le décalage flagrant entre les Elfes et les Nains.